T'étais vraiment au bout du rouleau. C'était quand même dingue l'effet dévastateur qu'il pouvait avoir sur toi. Et pour le coup, t'avais l'impression d'être une loque. Juste une putain de loque. Puis disons que t'avais un peu trop abusé sur les substances illégales pour la peine. Voir même beaucoup trop en fait. T'avais carrément tapé dans les drogues dures et là, t'étais complètement défoncée. Déconnectée du réel. Une vraie merde. Poussant un soupir, tu te tapais un nouveau rail te laissant finalement glisser contre le mur l'air totalement ailleurs. Les gens comprenaient pas mais ça faisait du bien ça permettait de souffrir un peu moins et.. T'en avais besoin la maintenant tout de suite. Puis ça tapait contre ta porte et tu réagissais pas immédiatement. T'attendais pas de visite et Louis était au boulot, aucun risque qu'il ne te trouve comme ça. Alors c'était qui ouais ? Tu t'accrochais au rebord du meuble pour t'aider à te redresser te dirigeant vers la porte avec toute la peine du monde. Et quand t'ouvrais la porte, tu te trouvais face à lui. L'pire, c'est que t'étais trop loin pour t'énerver alors tu le regardais juste le regard vide, sans émotion, complètement morte. J'sais pas qui tu cherches mais elle est pas là. Ouais non, y avait personne pour lui ici. Personne et même pas toi.

Personne. Fallait qu'il s'en aille, y avait personne pour lui. C'était triste mais c'était la vie. Et tu restais plantée là, les bras ballants. Sûre de rien. Je manque à personne, je suis personne. Et tu riais comme si tu venais de dire la chose la plus drôle au monde. Tu riais comme si tout allait bien, comme si t'étais fière de tes paroles mais tes yeux restaient vide. T'étais pas là, t'avais coupé les ponts avec la réalité. Trop défoncée pour comprendre quoi que ce soit. J'suis pas douée pour transmettre les messages. Tu riais une nouvelle fois, tanguant légèrement te rattrapant sur la devanture de la porte. Puis finalement, tu te laissais tomber par terre, ça tournais moins quand on était en bas. T'avais vraiment l'air d'une merde, d'un déchet. Ouais c'était ça, un déchet. On peut parler là. Enfin tu peux parler moi j'ai pas envie. Tu fermais les yeux te laissant tomber en arrière ta tête heurtant un peu trop fortement le sol. Mais même ça ça te faisais marrer. Tout était drôle aujourd'hui. Tu sais ce qui est drôle avec les regrets ? C'est que ça reste pour la vie. Tu crois que tu regretteras toute ta vie ? que tu lui demandais alors. Est ce qu'il allait regretter l'énième coup bas envers toi pendant longtemps ? Où est ce que ce n'était que passager ?

Peut être qu'après tout, ça allait juste durer quelques temps puis qu'il serait heureux avec cette copine qu'il t'avais balancé au visage. Et puis merde, s'il était avec quelqu'un, pourquoi est ce qu'il revenait vers toi, pourquoi est ce qu'il t'avais embrassé te faisant miroiter des sentiments inexistants ? Non mais c'était pas normal d'agir comme ça en vrai. Il avait pas le droit de faire ça, c'était bas et.. C'était ce qui t'avais vraiment mis en colère en fait. Puis tu partais en vrille maintenant, genre vraiment en vrille. Si bien que tu t'éclatais par terre sans pour autant avoir la moindre réaction. T'entendais juste Ilhan crier et te surélever un peu. C'est ta faute.. T'étais même pas accusatrice, juste réaliste. C'était à cause de lui que c'était comme ça. Un jour il te voulait, le lendemain il ne te voulait plus. Il enterrait la hache de guerre pour mieux te planter un coup de couteau dans le dos par la suite. C'était sa faute tout ça. Et puis tu sentais ses bras s'refermer autour de toi pour te faire quitter le sol. Tu réagissais même pas, c'était comme si t'étais un poids mort ou quelque chose comme ça en fait. Et peut être que c'était le cas. Morte mentalement. Il parlait et tu réagissais pas, tu gardais cet air vide, comme si rien t'atteignais mais à l'intérieur de toi, c'était la tempête. Ça cognait dans tout les sens, ça te déchirait un peu trop. Si j'en valais le coup, t'aurais pas fais tout ça. Tu le regardais s'lever, l'air détachée encore une fois. Chaque fois que je te pardonne, tu recommences. Tu m'insultes, je te pardonne, tu m'insultes encore. Tu me laisses tomber, je te pardonne, et tu recommences. Tu couches avec ma demi soeur et même ça, je te pardonne mais tu me broies le coeur après. J'veux plus te pardonner parce que tu tapes toujours plus fort.

Puis il était là le problème, d'habitude tu pardonnais pas. Parce que t'avais la rancune tenace et que tu partais du principe que personne n'avait le droit à une seconde chance. Sauf Ilhan. Lui tu lui donnais toutes les chances possible et inimaginable mais à chaque fois, il te les renvoyait en plein visage et.. Tu pouvais plus. Tu pouvais plus continuer comme ça alors qu'il te faisais aussi mal. C'était juste pas possible. Et j'suis censé l'prendre comment ? T'es tout seul alors tu reviens ? J'suis le bouche trou ? Un nouveau rire sortait de ta bouche, cette fois ci bien plus nerveux que les fois précédentes. Non mais c'était clairement comme ça que tu l'interprétais. Tu pouvais pas le prendre autrement. Tais toi. Tu voulais plus entendre qu'il avait besoin de toi parce que c'était un mensonge. Il jouait avec toi depuis le début et t'étais fatiguée de tout ça. Tu voulais plus le laisser avoir cet impact sur toi, c'était trop difficile à supporter. Mais il venait s'mettre à genoux devant toi te suppliant presque de rester. Mais c'toi qui sort de ma vie à chaque fois. Tu.. Tu m'demande d'y rester et j'attends que ça. Sauf qu'à CHAQUE FOIS, tu finis par faire n'importe quoi.

C'était lui qui te repoussait tout le temps. Lui qui te mettait dans cet état là alors fallait vraiment qu'il arrête de te faire passer pour la coupable quand ce n'était pas le cas. C'était fatiguant, ça te fatiguais et.. S'il voulait rester, qu'il arrête tout simplement de te broyer avec ses mots. MAIS COMPRENDRE QUOI ? Qu'il jouait au con avec toi tout le temps ? Ça, tu l'avais parfaitement bien compris. D'ailleurs, tu te levais à ton tour sauf que t'étais complètement morte et que bah, tu retombais aussi sec dans ses bras. Ouais, tu te serais complètement explosée la tête s'il n'avait pas été devant toi là. Puis il reprenait et tu gardais ta tête contre lui fermant les yeux comme si ça allait s'arrêter. Tu voulais que ça s'arrête tout ça. Tu lui avais déjà dis que t'étais fatiguée de te battre avec lui, non ? Tu poussais un soupir accrochant tes bras autour de son cou alors qu'il disait t'aimer. Ouais, t'aimer comme une amie. Je t'aime aussi que tu murmurais doucement en restant tout contre lui. C'était vrai, tu l'aimais. Ça n'aurait pas tant d'importance sinon. Arrête d'être comme ça s'il te plaît. Pas avec moi. Vous étiez censés vous comprendre non ? Pourquoi ça ne marchait plus alors ?

Pourquoi c’était plus aussi simple qu'avant hein ? Pourquoi est ce que les choses n'avaient pas pu rester comme elles étaient ? Juste vos éclats de rire, votre alchimie et tout ce qui allait avec ? Pourquoi fallait-il toujours que ça finisse par foirer a un moment ? C’était chiant, t'en avais marre de tout ça. Pourquoi est ce que pour une fois dans ta vie t'avais pas le droit de faire quelque chose normalement sans que ça finisse par s'rapprocher de l'anarchie ? Mais tu l'es quand même. Tu ne te rends pas compte ? C’était pas possible de ne pas en être conscient. Genre vraiment pas. Il devait forcement savoir que par moment, il était pire que détestable avec toi. Et t'aurais pu le comprendre puisque toi même la plupart du temps t’étais un enfer mais tu faisais tellement d'effort avec lui qu'il n'avait juste pas le droit. Tu restais tout contre lui pendant qu'il caressait tes cheveux avant de murmurer qu'il était désolé. Est ce que ça suffisait vraiment ? Est ce que tu pouvais recommencer une nouvelle fois alors qu'au fond, tu savais que ce n’était qu'une question d'heure avant que les choses ne dérapent de nouveau entre vous. C’était comme si une énorme horloge rythmait votre relation et t'avais l'impression d’être arrivée au bout. On est censée faire quoi maintenant ?