Gordon-Hope, ce nom de famille ne doit pas t'être inconnu, après tout, il fait souvent la une des magazines scientifique, même si tu ne t'intéresse pas au monde scientifique, tu es forcé d'avoir déjà vu ce nom, après tout, tu passes bien chercher ton journal au kiosque du coin non ? Alors tu as du l'y voir plus d'une fois ces dernières années… Puis qui n'a jamais entendu parler des entreprises Gordon-Hope ? Cette multinationale qui trouve son berceau ici à New-York ? Et bien vois-tu, ce nom, c'est le mien et cela depuis presque vingt-cinq ans maintenant. Qu'est-ce que cela implique ? Oh… Simplement que mon compte en banque comptera toujours plus de zéro que le tien, que je suis riche comme crésus ou presque ? Mais également, que depuis tout petit, ma vie est tracée. Ainsi, j'ai grandi dans l'optique de devenir le successeur de mon père. Et ouais, t'as en face de toi le futur PDG de cette multinationale ! Bref, je disais donc que j'ai grandi dans l'optique de prendre la suite de mon père, alors l'éducation fut stricte, parce qu'il fallait que je sois bon élève, ainsi j'ai eu droit durant toute ma scolarité à des institutions privées en plus de cours particuliers pour être sûr que je suis bon et que je comprenne bien tout. Une enfance stricte mais en même temps, je n'avais pas mes parents sur le dos, ceux-ci étant souvent absent. Ma mère pour dilapider l'argent que mon père ramenait. Cependant, ce n'est pas parce que je ne voyais jamais mes parents que je n'ai pas appris à les apprécier ou à les respecter, que du contraire, mon père m'est toujours apparu comme un homme très strict et respectable, quand à ma mère, bien qu'aux allures un peu plus fantasques à cause de sa passion pour l'art, elle n'en restait pas moins une femme très attentionnée à mon égard.

J'ai, de cette façon, grandit avec les employés de maisons, qui me traitait comme un petit lord en vue de mon rang comparé au leur. Une attitude que tu devrais avoir avec moi également tu ne trouves pas ? Pourtant, malgré cela, j'avais un grand-ami dans la demeure familiale, le cuisinier ! Combien de fois ne l'ai-je pas rejoint en cuisine tardivement le soir pour jouer avec lui ou manger des sucreries dans le dos de ma gouvernante qui crissait quand elle me surprenait à traîner dans la cuisine… Mais comment priver un enfant de gâteau au chocolat hein ? Surtout quand c'était là le seul caprice de l'enfant ? Difficile n'est-ce pas ? Je n'ai jamais été un enfant réellement capricieux, parce qu'il me suffisait de demander quelque chose pour l'obtenir. Je n'ai pas appris la réelle valeur des choses. Tout est remplaçable, tout est achetable et cela vaut également pour les femmes… Parce que j'ai très vite compris que la totalité de la gente féminine ne pensait qu'à cela… L'argent, encore et toujours ! Un bon partit est un mec avec du fric… Et je suis de ces mecs, alors combien de fois n'ai-je pas vu des filles me courir après juste à cause de mon nom ? C'est navrant… Bref, pour moi, les femmes sont toutes des croqueuses de diamants ! Mais revenons à nos moutons tu veux bien ? On reparlera de cela plus tard.

Je disais donc que je n'étais pas un enfant capricieux, j'étais même plutôt facile à vivre… Enfin, je suppose, disons qu'en même temps, il aurait été difficile d'en être autrement alors que tout le monde dans la maison m'obéissait excepté mes parents que je respectais, parce que je n'avais pas besoin d'attirer leur attention pour qu'ils passent du temps avec moi, ils faisaient attention à cela d'eux-mêmes, ma mère me ramenant toujours des petits cadeaux et mon père, s'intéressant à ma scolarité ainsi qu'à mes tournois, parce que oui, dès le collègues, j'ai rejoint une équipe de football américain. C'était le désir de mon père, alors je n'étais pas allé contre et cela m'avait réellement plus, alors j'ai continué, j'en fais toujours aujourd'hui à la fac. Alors non, je n'avais pas besoin d'être turbulent pour qu'ils s'occupent un peu de moi-même si au final, je ne les voyais pas tant que ça et maintenant que je ne vis plus avec eux, je les vois uniquement une fois par semaine, lors du repas familiale du dimanche soir. Je suppose que tu t'imagines un peu quel genre d'enfant je pouvais être au final. Bien que du côté de l'école, tout n'était pas si… Comment dire… Ordonné ?

En effet, à l'école, c'était tout autre chose, parce qu'on était plus chez moi, alors on ne m'obéissait plus, je devais obéir à la maitresse quand elle me disait de me taire, quand je devais aller au tableau, etc. Mais étrangement, lui obéir à elle, ne me dérangeait pas, parce que j'étais quand même un bon élève. J'étais calme étrangement. Peut-être était-ce parce que mon père me motivait pour que j'obtienne de bons résultats ? Je n'en sais rien. Il n'est que je ne foutais pas réellement la merde dans le cours. Le souci, c'était plus au niveau de la cours de récréation, parce que je suis un petit prince, un petit roi, je voulais tout le temps décidé du jeu ou même encore avec qui je voulais jouer, alors la surveillante était souvent appelée et ça finissait souvent en punition. Je peux te dire que je connais très bien le coin de la cantine ! Je peux aussi te dire que ça a pas réellement changé en grandissant, bien que les punitions n'étaient plus les même. Après tout, on ne puni pas un enfant de la même manière qu'un adolescent. Alors ouais, je me suis retrouvé avec des heures de colles pour avoir déclenché des bagarres. Les "madame il ne veut pas jouer avec moi" se sont transformé en "Fils de pute ! Tu touches pas à ma meuf !". Parce que ouais, à cette époque j'étais encore jeune et con. Je le suis certes toujours, mais je ne suis plus aussi naïf qu'il y a six sept ans par exemple…

Parce que oui, qui n'a jamais été amoureux pour la première fois ? Qui n'a jamais déclaré sa flamme à une fille pour la première fois ? Tout le monde l'a déjà fait. Moi, y compris. Après tout, j'avais tout pour plaire, intelligent, beau et riche. Je sais, ce n'est pas la modestie qui m'étouffe, tu n'as pas besoin de me regarder comme ça ! Je disais donc, qu'au lycée, j'ai eu ma première copine, ma première vraie histoire de cœur, mais aussi ma première trahison, ma première rupture aussi. Qui m'a laissé un goût amer quand j'ai compris qu'elle n'était avec moi que pour mon nom. J'ai détesté pendant un temps être le fils de Mr. Gordon-Hope, mais j'ai également très vite compris que je n'avais pas à renié ma famille pour une fille. Parce que oui, on finit toujours par se remettre d'une rupture, que ce soit d'une façon ou d'une autre. J'ai enchainé les soirées jeux vidéo, les soirées tout cours également. J'ai oublié ma première copine en sortant avec une autre fille et ainsi de suite. Sauf que depuis, je refuse de m'attacher réellement à une fille. Elles sont toutes les mêmes de toutes façon, juste là pour le pognon ou la renommée du nom.

C'est dans cet état d'esprit que j'ai commencé la fac, faisant des études en Administration et gestion, qui au final ne me serviront qu'à peine, car contrairement à toi, je sais déjà où je vais travailler. Comme je te l'ai déjà dit, ma vie est tracée depuis tout petit. Alors, les études que je fais là, c'est plus pour avoir une occupation durant la journée qu'autre chose. Un passe-temps comme un autre, parce que je n'ai rien à réellement désirer. C'est d'un ennui mortel au final. Et je dois le reconnaître, dans un sens, je t'envie, toi et tes inquiètudes de ne pas savoir ce qu'il se passera demain pour toi, de ne pas savoir si tu seras embauchés ou si tu trouveras finalement une personne dont tu tomberas éperdument amoureux pour fonder ensuite une famille avec elle. Oh oui, je pourrais encore croire en cela, me dire que je ne finirais pas trouver une femme bien, qui ne pense pas qu'à mon fric, mais je n'y crois pas. Les rêves, c'est pour les enfants, pour les filles. Alors on ne m'aurait pas. Puis peut-être que finalement mon père me trouvera une fille à qui me fiancé pour son nom également. Je m'en fiche dans un sens. Bien que j'avoue que l'idée de finalement trouver la perle rare… Ça peut être tentant.