Ma Mia,

C'est fou ce que tu me manques déjà. A peine deux semaines et je me sens bien seule à la maison. Chicago est d'un ennuie. Je vaque à mes petites occupations quotidiennes pendant que tu découvres un nouveau pays, de nouveaux mœurs, de nouvelles personnes. Ce doit être magnifique et rafraîchissant. Je suis réellement contente pour toi -même si une partie de moi aurait voulu que tu restes terrée ici! Tu me raconteras tout, promet-moi. D'ailleurs, au lieu de correspondre par lettres, on pourra bientôt parler et se voir étant séparé par des mers. L'application va bientôt sortir et ça m'a l'air pas mal. C'est fou ce qu'on peut faire avec toutes ces nouvelles technologies.
Bref, j'ai vraiment hâte de te revoir.

Gros bisous,

ta sœur, Lou.

{...}

Lou, tu es sûr que tout va bien ? Un silence. Tu ne peux pas lui dire. Tu connais trop les conséquences que ça entraînerait si tu avouais tout à ta grande sœur. Elle viendrait à Chicago pour y mettre fin, ou bien elle appellerait tes parents ou la police. Tu ne peux pas faire ça à Alex. Ce serait le trahir et tu l'aimais encore malgré tout ce qu'il te faisait subir. Tu relèves la tête avec un sourire bienveillant aux lèvres. Mais oui Mia tout va bien. Pourquoi ça n'irait pas ? Tu aperçois le visage de ta grande sœur se décontracter sur l'écran de l'ordinateur. J'ai juste cru... Je suis contente pour toi. Tu ne cesses pas de sourire. Merci ma chérie. Et je suis heureuse pour toi et Danny. J'espère bientôt vous voir... Tu espérais pouvoir revoir ta sœur, en chair et en os. Seulement, NYC est a des kilomètres d'ici et Alex ne te laissera jamais y aller toute seule. Sans même lui avoir posé la question, tu le savais. D'ailleurs, tu ne la lui poseras jamais, tu as bien trop peur de l'énerver. Ah là ! Tu vois de quoi je parle ? Tu as cet air triste... Tu vois pourquoi je m'inquiète ? Tu essayas de rattraper la situation en souriant. Non, c'est juste le boulot. J'arrête pas d'y penser. Ma rédactrice en chef ne me donne aucune liberté et la rubrique ne m'intéresse pas. Tu soupiras pour accentuer ta petite comédie. Au fond, tu ne lui mentais pas vraiment. Il était vrai que ton boulot ne te passionnait guère. Pourquoi tu ne lui en pa... C'est alors qu'un bruit de serrure retentit. C'est Alexander, aucun doute. Il rentre du travail. C'est la période de la journée où il s'énerve facilement, après le boulot qu'il s'est tapé. Tu ne laissas pas Mia finir sa phrase. La peur au ventre, tu lui fis un geste rapide de la main. Je dois y aller, à la prochaine. Tu ne veux pas que Mia voit Alex fait son entrée dans le salon. Tremblante, tu raccrochais et fermais vivement l'ordinateur dans un grand bruit. A peine levée, Alex se tenait déjà dans l'encadrement du salon, ses yeux rivés sur toi. Ton cœur battait la chamade et tes intestins se tordaient dans ton ventre. Alex, tu m'as fais peur. Tu ne savais pas quoi rajouter. Mieux valait ne rien dire. Lui continuait de te scruter, comme s'il te déshabillait du regard. Il avait l'air de mauvaise humeur. Il avait vu toute l'horreur de la nature humaine en une journée. Tu savais qu'il souffrait au travail. C'est pour ça que tu restais avec lui. Tu déglutissais discrètement, comme si le moindre de tes gestes était épié et jugé suspect. Tout va bien chéri ? Alexander croisa les bras. Il ne supportait pas que tu lui caches des choses. Tu lui appartenait, à lui, et à personne d'autre. La jalousie et la colère se déversèrent rapidement dans ses veines et il serra la mâchoire pour ne pas craquer. Tu parlais à qui ? Tu hésitais, un peu trop longtemps au goût d'Alex. Ma soeur, Mia. Juste ma sœur. Le ton et le tremblement dans ta voix ne firent qu'augmenter sa méfiance. Il ne te crut pas une seconde. Alex ne put se contenir davantage. Tu mens. Arrêtes de me mentir Lou. Il s'avança, pas par pas. Toi, tu voulais reculer, mais le plan de la table t'en empêchait. Ça y est, il allait déraper. Tu le sentais. Tu avais peur, mais bizarrement tu restais sans bouger. Il y a longtemps que tu aurais pu t'enfuir, mais jamais tu n'avais eu le courage de le faire. Tu aimais ton Alex. Il était ton homme, fou, violent parfois, mais ton homme quand même. Tu étais sienne. Ça t'excitait plus que tu ne voulais l'admettre. Même si la douleur et la peur te tordaient le ventre la plupart du temps, vous aviez vos moments d'intimité et de tendresse. S'élever contre toi, te frapper, sentir ton corps trembler sous le sien, c'était sa façon de t'aimer. C'est qui le mec, que j'lui écrase les dents ? C'était inutile d'argumenter. Alex était dans tous ses états. Il avait mal, alors il allait te faire mal. Ou bien tout ceci n'était qu'un prétexte. Sa main vint serrer ta mâchoire. Tu hoquetas de frayeur. Alex... s'il te plait. Il aimait quand tu le suppliais. Ses doigts s'accrochèrent à ta crinière. Arrête, et monte. Et il te traîna jusqu'à la chambre. Tu connaissais le scénario. Il allait te bousculer, te frapper peut-être, et puis lorsqu'il sera à bout de ses nerfs, il te suppliera de le pardonner pour ce qu'il a fait. Toi, tu lui pardonneras et vous finirez par vous réconcilier sous les draps de votre lit.

lou a apprit qu'elle était enceinte d'alexander. elle ne lui a pas dit. la peur était telle qu'elle a décidé de partir de chicago pour rejoindre sa sœur à nyc. aucun membre de sa famille n'est au courant. cela fait pourtant un mois qu'elle vient d'arriver. elle hésite à tout expliquer à mia. pourtant, il le faudra bien un jour, car les suspicions se lèvent (son arrivée à nyc, son job, etc). et puis, alexander ne va pas tarder à la retrouver. d'un côté, elle aimerait bien le revoir. d'un autre, elle a peur pour son enfant à venir. bref, lou est un peu perdue en ce moment.