Bon. Bon. T'étais en retard. Et fallait que tu te bouges. Genre vraiment. Peu importait la relation que tu entretenais avec Jenson, ton patron, ça changeait pas le fait que t'avais des horaires à respecter. puis fallait pas oublier que vous vous étiez pris la tête il y a trois jours de ça et que.. Les choses étaient plutôt tendu entre vous. Carrément même. Et t'osais même pas imaginer sa tête quand tu lui dirais les.. La chose quoi. Poussant un soupir. Tu vérifiais tes cheveux et ta tenu. Bordel, c'était tellement pas toi de t'habiller comme ça. Genre vraiment pas. Mais tu devais faire un effort dans cette boîte et.. T'avais toujours désespérément besoin de ce fric. Donc voilà. Poussant les portes du bâtiment, tu utilisais ton badge pour passer les portes te dirigeant jusqu'au bureau de Jenson où s'trouvait ton propre bureau. Et malgré le deal que vous aviez passé, t'étais toujours en colère contre lui donc hors de question que tu lui rapportes le moindre café. Non, t'en avais juste pris un pour toi. Et tu passais la porte, le trouvant déjà installé dans son fauteuil. Sans un bonjour ni rien, tu prenais place sur ta chaise portant le café à tes lèvres l'air supérieur. Probablement que t'allais le faire chier aujourd'hui tiens.

Un nouveau jour, une nouvelle journée de boulot ennuyeux. Certes, j'étais bon dans ce que je faisais mais ça ne m'empêchait pas de trouver cette routine assez blasante pour le coup. Tout ce que je voulais, c'était une pause. Tiens, je me prendrais bien des vacances pour le coup, un petit mois loin de toute cette routine new-yorkaise. Hm, ouais, un tour aux Caraïbes ou alors aux Seychelles. Peut-être même Hawaï ou la Barbade. Posant mon attaché-case sur mon bureau, je sortais mon ordinateur et reposais la pochette au sol, au pied de mon bureau. Je commençais à fouiller sur le web des idées de destinations pour y passer le reste de l'année 2015 ainsi que le début de l'année 2016. Je suis sûr que ça ferait plaisir à Louise pour le coup. Concentré, je remarquais cependant Blue débarquer et s'installer à son bureau, un seul café en main. Elle a encore mal vécu la prise de tête qu'on a eu y'a quelques jours pour le coup. « Je vois que t'as pas trouvé bon de m'en apporter un. » Pourquoi je l'avais employée déjà ? Ah oui, pour ce genre de choses. Rapporter le café, aller noter dans mon agenda les rendez-vous clients que j'avais. Ouais, chose qu'elle ne faisait pas. Si elle tenait un tant soi peu à ce poste - bien que j'en doute - elle devrait faire un peu plus d'efforts.

Ouais, c'était une bonne idée. Parce que depuis que tu avais accepté ce boulot, fallait croire qu'il prenait un malin plaisir à t'emmerder et forcément, t'avais besoin de te venger au moins un peu quoi. On pourrait presque dire que la trêve avait légèrement volé en éclat. Ouais voilà, c'était ça. Et t'avais à peine eu le temps de t'installer qu'il sortait sa réflexion t'arrachant un sourire narquoi. J'aurais pu mais j'y aurais probablement ajouté un peu d'arsenic. Estime toi heureux que je t'épargne. Ouais. Voilà. Haussant les épaules, tu bougeais la souris de ton ordi laissant l'écran s'allumer avant de lever un sourcil. Ah au fait, t'as un rendez vous ce matin. J't'en ai pas parlé parce que.. Parce que quoi déjà ? J'en avais probablement pas envie. Oui bah là, tu jouais clairement à la connasse, même toi tu dirais pas le contraire en fait. Et ouais, t'étais probablement la pire assistante qui puisse exister dans ce monde pour le coup mais fallait dire que t'y mettais absolument pas du tiens. J'pense que je vais prendre une pause, t'en penses quoi ? A peine arrivée, voilà que tu commençais.

Elle se pointait, comme si de rien était et se posait sur son siège. Est-ce qu'elle ferait ça si elle était l'assistante de quelqu'un d'autre ? Une part de moi pense non, mais une part de moi qui commence à bien la connaître pense que oui. En fait, elle avait horreur de l'autorité, de toute forme d'ordre et pour le coup, j'étais son supérieur hiérarchique. Et forcément, ça créait conflit. Bah ouais mais de toute façon elle n'avait pas le choix. Mais c'était aussi pour cette raison que c'était froid entre nous maintenant. Elle me poussait dans mes derniers retranchements, du moins essayait, et ça ne marchait pas. « Lucky me » Pas d'empoisonnement à l'arsenic, quand chanceux que je suis. Enfin elle m'avouait mon rendez-vous de ce matin et avec sourire en coin, je levais finalement le regard vers elle. « Je sais, je l'ai repoussé à cet après midi. Contrairement à ce que tu crois, tu n'es pas la seule à bosser pour moi » Puis bon, si je lui avais filé ce boulot, c'était pour l'aider financièrement et pour avoir un oeil sur elle, pas parce que j'avais confiance en ses compétences de gestion d'emploi du temps. Faut pas se méprendre. « Oh mais fais donc, c'est la fête ici de toute façon. N'hésite pas » Un petit clin d'oeil et je me concentrais pour regarder les différentes destinations pour les vacances. « Dis moi, tu penses quoi d'Hawaï pour un voyage avec ma femme ? »

En vrai, t'avais pas besoin d'une pause. T'avais juste envie de lui faire péter un câble tout comme il faisait avec toi. C'était du donnant donnant et forcément, tu ne pouvais pas t'en empêcher. Lucky you. T'haussais les épaules faisant mine de t'intéresser à autre chose pour le coup. D'toute façon, tu trouverais bien un moyen de l'emmerder dans la journée. Quoi qu'en fait, peut être que tu l'avais déjà le truc, fallait juste que le places. Et.. Il te demandais à toi des conseils sur une destination de voyage avec sa femme. Okay, t'allais le placer maintenant. Posant ton café sur ton bureau, tu te levais venant jusqu'au sien avant de t'asseoir dessus. Mh, cliché. Mais j'suppose que c't'un truc de riche. Croisant les jambes, tu regardais ta main et la bague de fiancaille qui ornait celle ci avant de sourire. Tu la trouves comment ? Ouais, envoie lui en pleine tronche que t'es bien loin d'être libre maintenant. Dis, à ton avis, j'devrais opter pour la robe de mariée banale passe partout ou un truc un peu plus sexy qui lui donnerait envie de me l'arracher pendant toute la cérémonie ? Et enfonce le couteau.

Elle se donnait tous les moyens de me faire chier et pour le coup, j'allais lui donner matière à me détester. Oui, j'avais bien remarqué qu'à chaque fois que je mentionne ma femme, elle devient d'une humeur massacrante. La dernière fois, c'était quand je l'ai eu au téléphone. S'en est suivi une dispute qui fait qu'à présent, on est en froid. Ouais, pour le coup, Blue n'aimait pas ma femme et ma relation avec elle. Cliché. Ouais, mais j'étais un cliché ambulant de toute façon, elle le savait depuis belle lurette maintenant. Sauf que la suite, je m'y attendais juste pas. Elle me montrait une bague, à son doigt. Pas une bague quelconque. Non, une bague de fiançailles. Je restais en bug pendant qu'elle m'expliquait des trucs, regardant alors la bague pendant un moment avant de lever les yeux vers elle. Ne m'avait-elle pas dit qu'elle ne s'attachait pas ? Qu'elle était à l'encontre des relations ? Ouais, il me semble. Et d'un coup elle débarque, fiancée ? Autant dire tout de suite, je l'avais mauvaise. Avalant ma salive, je me relevais et puis je faisais le tour du bureau avant de me coller au sien, prenant appui dessus. « Je pense que tu auras tout le temps d'y réfléchir à présent. Tu es virée, la sortie c'est par là » Je croisais mes bras contre mon torse, attendant alors qu'elle sorte du bureau.

Non mais tu pouvais être vraiment très forte à ce jeu et en sortir des tonnes dans le même genre s'il le cherchait vraiment. Ouais. T'étais pas le genre à passer par quatre chemin. Alors oui, tu lui balancais dans la gueule que t'allais te marier et en plus, t'appuyais bien sur les détails juste pour le faire sortir de ses gonds. Parce qu'il le méritait de toute façon et qu'au pire, tu ne lui appartenais pas. Tu pouvais bien faire ce que tu voulais. Sauf que tu t'étais pas vraiment attendu à ce genre de réaction. Genre absolument pas même. Il s'était levé soudainement et.. Non mais il était sérieux ? Il venait de te virer ? Haussant un sourcil, tu secouais la tête reposant les pieds à terre avant de lui faire face. Motif ? Non mais ouais, on vire pas quelqu'un parce qu'il va s'marier. C'est de la discrimination. Quoi que t'étais la pire assistante du monde aussi, c'était un motif ça. Donc, tant que tu peux me sauter dans tout les hôtels de New York, j'ai le droit à un boulot. Mais maintenant, c'est plus le cas ? Il était prêt à te remettre dans la merde comme ça ? En un claquement de doigt ? Tu croisais les bras sur ta poitrine l'air mauvais. Oublie pas qui je suis Jenson. J'suis sûre que mon cher beau père serait ravie de savoir à quel point t'aimais me baiser. Ouais, pas de pitié. T'attrapais ton café sur le bureau lui lançant un regard noir. Honnêtement, j'espère que tu seras malheureux toute ta vie, t'es qu'un con. Voilà.

Elle allait se marier et au fond de moi, cette nouvelle me bouleversait bien plus que je pourrais l'admettre. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Se marier avec qui ? Louis ? Ugh non. La colère s'emparait de moi pour le coup et j'arrivais juste pas à me calmer. Enfin, j'étais calme en apparence, parce que je n'allais pas lui donner satisfaction de répondre à son attaque clairement visée. Oui, elle avait fait exprès de m'annoncer son futur mariage comme ça et clairement, elle ne se rendait pas compte des conséquences que ça pouvait avoir que de s'en prendre à moi de cette manière. « Motif ? Incompétence. » J'avais pris appui sur son bureau, croisant mes bras contre mon torse. Elle était toujours du côté du mien, cherchant une explication à tout ça. Heureusement qu'on est en Amérique et que les contrats de travail ne sont tout simplement... rien. Elle chopait son café, continuant alors de me lancer des insanités qui ne m'atteignaient pas. Ou juste un peu, mais je ne faisais rien paraitre. Le monde de l'illusion, toute ma vie. Faire croire que tout va bien alors qu'au fond, rien ne va. « Oh mais dis lui, fais donc. C'est pas comme si ma réputation ne me précédait pas. Tu penses être la seule à avoir été dans mon lit ? Toi, n'oublie pas qui je suis. À présent tu peux prendre toutes tes affaires et retourner auprès de ton fiancé. Celui qui subsistera à tes besoins dès maintenant. Après tout, je n'étais que ton plan cul, on a aucun compte à se rendre. » Si jamais elle venait à étaler ce qui s'est passé entre nous, la plus blessée dans l'histoire restera Louise. C'est vraiment pas ce que je lui souhaite pour le coup, mais je n'avais pas tant la maitrise que ça de la situation actuelle.

Et c’était surement la première fois que tu étais aussi nulle pour insulter quelqu'un en fait. Parce que ouais, t'avais été carrément médiocre pour la peine mais.. T’étais sur le cul. Parce qu'il venait de te virer et que même si tu savais que c’était par moment un vrai con, t'aurais pas pensé qu'il te fasse ça. Pauvre conne ouais. Sexuellement parlant ? C’était pas ce que tu disais la dernière fois, quand tu voulais que je t'attache. Ouais ouais, tu jouais a la stupide pour la peine parce qu'il te mettait en colère et que tu tentais de te défendre comme tu pouvais même si c’était pas forcement la chose la plus simple au monde. J'suis totalement d'accord, aucun compte a s'rendre. Faudra juste que tu m'expliques l'heureux hasard qui fait que tu ne met a la porte quand t'as plus la possibilité de me baiser. Non mais fallait pas qu'il te prenne pour une conne quoi. Tu sais, entre toi et moi je crois bien que c'toi qui a le plus a perdre. Parce que je me fiche de passer pour la pute droguée, tout le monde le sait déjà. Par contre, sauter des nanas plus jeunes de dix ans et venir s'fournir en drogue dans le Bronx, c'est vraiment très moche pour ton image. Fais pas le malin Jenson, t'as pas les cartes en main et encore moins le contrôle.

« Je te parle du boulot, Siloë » Oui, j'avais fait exprès de l'appeler Siloë pour le coup, parce que je savais qu'elle détestait ça et qu'il était même hors de question que ce prénom sorte de la bouche de quelqu'un. Alors ouais, je la provoquais mais c'est elle qui avait commencé. Arrivant en retard, ne suivant pas les ordres, prenant des pauses dès son arrivée. Ouais, autant dire qu'elle n'avait pas gain de cause. « Parce que tu crois sérieusement que ça a un rapport avec tes fiançailles ? La décision était prise bien avant. Dès l'instant où tu as décidé de ne pas t'investir dans le travail que je te demandais, assez simple pour qu'un enfant de cinq ans puisse le faire. » Je ne bougeais pas, gardant mes bras croisés. Ouais, en fait non, je les décroisais et je mettais mes mains dans mes poches, toujours en la regardant. « Qui penses-tu que les gens croiront justement ? La petite droguée incapable de tenir un boulot ou alors le mec qui réussit, qui monte les échelons dans sa boite ? » Je fis mine de réfléchir avant de prendre un ton surpris. « "Quoi, elle pense qu'on a couché ensemble ? Je sais pas ce qui lui est passé par la tête, je ne l'ai croisée qu'une fois, au gala du maire. C'est tout... elle a peut-être fait une fixette sur moi. Je lui ai proposé un job histoire qu'elle puisse subvenir à ses besoins et... voilà comment elle me remercie." Tu vois, ça passe plutôt bien pour le coup. »

Probablement que c'était ça qui l'énervait en fait. Ne pas avoir le contrôle sur toi, ne pas pouvoir te diriger. Parce que ouais, il avait jamais aimé ça et s'il pouvait s'montrer tolérant quand vous étiez sur la même longueur d'onde, là ça ne pouvait pas être le cas. Puis voilà qu'il t'appelais Siloë, t'arrachant une grimace par la même occasion. Connard, connard, connard. Clairement. Il le faisait exprès et ça t'foutais hors de toi. Le seul à t'appeler Siloë était ton père et autant dire que c'était sûrement le pire souvenir que tu pouvais avoir. Tu t'fous de ma gueule ? Je t'avais prévenu par avance, je t'avais dis que je voulais pas de ce job et TU as dis que je pouvais ne rien faire ce qui est exactement ce que j'ai fais. Ouais, il avait tendance à oublier les deals que vous passiez tout les deux. Tss, vraiment, des gifles qui s'perdent quoi. Et là, il poussait le bouchon trop loin. Tu ouvrais et fermais la bouche à plusieurs reprise le regardant te faire passer pour une menteuse. Ouais, tu savais qu'il hésiterait pas et tu savais aussi qu'il avait raison. C'était lui qu'on allait croire. Lui et juste lui. Et gosh, ça te faisais mal de voir ça. D'entendre ça. Tu le regardais quelques secondes avant de t'avancer vers lui pour lui mettre la gifle la plus magistrale de toute ta vie. Le genre qui claquait bien en fait. J'veux plus jamais entendre parler de toi que t'hoquetais entre deux sanglots. Misérable, voilà ce que t'étais. Sa faute. Tu tournais vivement les talons te dirigeant vers la sortie. Game over.

Siloë. Ouais, elle n'aimait pas ce prénom, ne se faisant appelée que par celui qu'elle préfère, Blue. Ouais, et bien pour la faire enrager, j'avais opté pour ce prénom qu'elle déteste tant. Ouais, juste pour qu'elle fasse monter la pression en elle et qu'elle me déteste encore plus. Au moins, elle partira bien d'ici énervée et c'était l'idéal pour moi. Que je ne la retienne pas, que je ne la désire pas... c'était compliqué malgré tout parce que je voulais qu'elle reste là mais non, elle était fiancée et avoir une secrétaire qui ne fout rien et que je ne peux même pas baiser, très peu pour moi. « Et tu te souviens du deal ? T'as le job et je te baise. T'es fiancée, tu veux que je te baise comment, hein ? » Parce que oui, à tous les coups, elle était dans le genre de relation exclusive et donc pas vraiment intéressante pour moi. Encore, si elle pouvait avoir quelques aventures, ok. Mais là, c'était pas vraiment le cas. Et puis de toute façon, je donnais le coup de grâce. Elle savait aussi bien que moi que les hommes puissants, les hommes de pouvoir avaient toutes les chances de gagner contre quelqu'un sans importance. Blue, elle n'avait que sa parole. Moi, j'avais ma parole, mon statut et mon argent pour me couvrir. Et là, c'était clairement autre chose. Un combat qu'elle perdrait forcément. Une gifle reçue, une belle en plus. Elle me l'avait donné, les larmes aux yeux. Cette vue venait juste de me briser le coeur... pour la deuxième fois de la journée. « C'était pas dans mes plans. Profite bien de ton fiancé avant qu'il en ait marre de tes caprices. » Elle n'était pas facile à vivre, moi-même je l'avais remarqué assez facilement. Alors sur le long terme, ça risquait d'être difficile à gérer pour le coup. Surtout pour monsieur.