Ce soir, c'est LE soir. Depuis que Cam m'a dit pour l'accident et l'amnésie d'Ollie, j'me suis juré de tout faire pour l'aider à retrouver ses repères, et peut-être, qui sait, sa mémoire. Je supportais pas de voir mon couple d'amis souffrir, alors c'est naturellement que j'ai invité; ou plutôt imposé à Oliana de sortir. C'est pas en restant enfermée chez elle qu'elle retrouvera ses habitudes, alors, apprêtée et parfaitement galbée dans une robe de haute couture, en voiture Simone ! Ou plutôt Lewis, mon super chauffeur comme a pu dire la brune aux yeux bleus, pour aller récupérer cette dernière devant chez elle. Une fois installée avec moi à l'arrière, je fis signe à Lewis de démarrer pour nous emmener à destination, en plein coeur de Manhattan. « Bon, j'te fais un topo : Ce soir, j'étais invitée à une soirée cocktail par un nouveau couturier qui fait fureur à NY. C'est l'occasion parfaite pour que tu voies un peu le gratin de la ville. » Je sortais mon miroir de mon sac pour vérifier mon make up rapidement, puis je regardais Ollie avec un sourire en coin: « Au moins, si y a un truc que l'accident t'as pas fait oublier, c'est le sens du style. T'es parfaite! » Satine, ou l'art d'être optimiste. Oui oui, merci, je sais.

Oui, définitivement, ce soir c’est l’occasion idéale pour changer les idées d’Oliana. Puis m’occuper, au passage, alors bon, c’est tout bénef pour bibi, j’aime pas aller seule aux soirées mondaines, ça encourage les gens que j’aime pas à venir faire les hypocrites avec moi. Une fois pomponnée pour être sûre d’être parfaite jusqu’au bout des ongles, en voiture Simone, et j’allais chercher la belle Ollie qui ne tarda pas à monter dans la voiture à mes côtés. Je jetais néanmoins rapidement un coup d’œil par la fenêtre, puis vers la vitre arrière : Pas de Cameron pour nous prendre en filature. Ouf. « Tu parles, comparer à ta robe, ma robe est un bout de tissu » Je ris légèrement, secouant la tête d’un air désabusé. « Tu exagères ! Même si j’avoue être fière de ma robe Armani, la tienne est ravissante, puis entre nous, la marque ne fait pas tout, hier j'ai vu une Dior.. Ew. » Je fis une petite grimace faussement écœurée, avant de jeter un œil par ma fenêtre pour regarder ou nous en étions. Après quoi, Ollie fini par me demander : « Dis moi, tu lui as dis quoi à Cameron pour qu’il reste sagement à la maison ? » Je tournais doucement les yeux vers la jolie brune aux yeux bleus, avant de dire d’un air désintéressé « J’l’ai juste menacé de dévoiler à la presse votre sextape qu’il m’a montrée une fois. » Puis, je pris un air faussement horrifié en voyant son expression. « Oh mon dieu, il ne t’en a pas parlé. » Reste sérieuse Satine, reste séri… Ok, j’éclatais de rire posant une main sur l’épaule de mon amie. « Je rigole. Disons juste que je sais être persuasive quand je veux, et je lui ai fait comprendre qu’on avait besoin de sortir entre filles, que ça te ferait du bien. » Plus sérieuse, je lui adressais un sourire sincère. Ils vivent une situation difficile, et je le sais pertinemment. Mais malheureusement, ce n’est pas en collant sans arrêt Oliana que les choses s’arrangeront et qu’elle retrouvera subitement la mémoire. Les choses se feront à leur rythme, et j’étais intimement convaincue que la jeune femme avait besoin de son espace et de sa distance avec son époux. « Je crois qu’on est plus très loin. T’es prête ? » Et en effet, Lewis se garait, sortant de la voiture pour nous ouvrir la portière arrière, ce gentleman. Je sortis en prenant soin de ne pas me casser la figure, réajustant mon sac à main. « Je suggère qu’on entre et qu’on file au bar direct prendre unc cocktail, ça te va ? Les gens risquent de venir nous harponner pour nous coller aux joues à grand renfort de « ça fait longtemps », tu t’sens prête pour ça ? » Arrêtée devant l’entrée, je fixais Ollie, à nouveau sérieuse. Si elle ne se sentait pas encore prête à se retrouver entourée de gens qu’elle ne connaissait pas – ou plus – c’était le moment ou jamais de me le dire, je comprendrais parfaitement.

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