☆ Vous plaisez vous à New-York? Quelle est votre relation avec cette ville ? Quel est votre quartier de prédilection, les coins où vous aimez flâner? Tout est grand, beau, lumineux. Des lumières partout, dans mes yeux ! Ça brille de tous les côtés ! Je crois que j’adore le grandes roues là.. Non ! Ça, c’est Londres. Cette ville est si grand, petit fœtus de vingt-deux ans que je suis. Petits fœtus ayant grandi entre les montagnes, les arbres. Ici je ne trouve pas des glands en haut des sapins, mais plutôt une autre sorte de glands, derrière leur bureau, dans les immeubles qui s’effondrent quand des avions leur rentrent dedans. Je pense que New York m’aime bien. Comme moi je l’ai adoptée depuis des années que je suis ici. La Grande Poire c’était cette ville, de rêve. La ville impensable où on pouvait voyager. Déjà parce que chez nous les, Steadworth, on n’aime pas les pommes. Personne n’aime les pommes dans la famille, c’est contre nature. Contre fruit. C’est moche une pomme, pourtant c’est si grassouillet, si douuuux ! Non ! On ne peut pas en manger. Alors on n’aime pas New York. Ma mère n’aimait pas New York. Parce que c’est une pomme. Alors je l’appelle Poire. C’est ma Grande Poire. C’est carrément mieux les poires ! J’aime trainer dans Brooklyn, les théâtres, les grandes allées, les musiques qui s’entendent des fenêtres. C’est notre quartier, Nebraska et moi.

☆ Parlez-nous un peu de votre famille, des rapports que vous entretenez avec vos proches. Une grande famille. Moi, ma jumelle, Nebraska puis la grande sœur aussi, Tennessee ! Mon père, ma mère. Puis les vaches. Cowi, Cowa, Cowo. On n’oublie pas les vaches. J’suis née au milieu d’elles, dans la ferme. Dans la paille. J’ai les cheveux paille, blonds. J’aime ma famille. On s’aime tous, bien qu’après le divorce tout à été assez difficile. Mama coule des jours heureux dans l’hôpital psychiatrique de Rutland après avoir pété les belles assiettes de grands-mères contre le mur. Puis aussi parce qu’elle n’a juste pas supporté de se voir divorcer. De perdre son mari qui lui a continué sa vie avec un homme. Lui il est marié maintenant. C’est même grâce à notre nouveau beau père qu’on s’est retrouvé à New York. J’aime ma mère. Elle me fait peur, ses yeux noirs de rages, ses assiettes à la main. Dix ans en arrière, je n’avais que douze ans. C’était affreux, moche. C’était bien trop horrible à supporter. Elle me faisait peur. Elle me fait peur. Je suis partie avec mon père, mon deuxième père aussi.

☆ Qu'en est-il de vos inspirations et de vos ambitions? Qui désirez-vous devenir ? Quel est votre but, vos rêves ? J’ai toujours aimé les lamas. N’importe lesquels. C’est trop cool, les lamas. Je rêve d’en avoir, plein, dans mon jardin. Qu’ils se crachent dessus, entre eux. Qu’ils fassent des petits lamatos. Mais comme c’est pas franchement possible à New York, j’ai du rejoindre les rangs. Pas de lamas en vue. Je travaille secrètement sur un projet d’immeuble avec des pâturages intérieur. Pour avoir des fermes. Dans la ville, dans les immeubles ! Mais bon, ça ne tient pas trop la route encore. Pour l’instant, je veux devenir une artiste. La peinture. J’ai toujours aimé ça, le dessin. La danse. Tout ce qui touche l’art, de manière générale. Je peins, avec mon corps. My bodddy. Mes cheveux, mes doigts, mes bras. Mes fesses. À poil ! Je peins à poil, sur une toile, par terre, sur le mur. Grande, immense. Comme La Grande Poire. Tout est grand dans ma vie, maintenant. Trop grand pour moi. J’ai peur. Ça fait peur.

☆ Quelle est votre opinion sur le site "I dare you" ? Comment l'avez-vous connu ? Êtes vous un gros joueur, jusqu'où êtes vous prêt à aller pour être en haut du classement ? Tout le monde en parlait, sur leur téléphone. Les ipads qui servent de téléphone maintenant. Les stars commençaient à se prêter au jeu, les comptes instagram en étaient envahis, un peu comme le icebucketchallenge. Une vague d’i dare you, partout. Comment le louper. C’est carrément cool ! C’est drôle, c’est amusant. D’ailleurs, c’est pas franchement nouveau pour autant. Nebraska, moi. Nous faisons ça, depuis toujours. Des défis, lancés, entre nous. I Dare You c’est top. C’est cool.