Je navigue dans les étages depuis déjà quelques minutes, c'est bien la première fois que je grimpe par les ascenseurs sans savoir à quel étage m'arrêter. Si les caméras me voyaient, rapidement les vigiles viendraient pour m'enfermer dans un hôpital, je monte et je descends sans réussir à trouver le bon endroit. Sauf lorsque le destin me sourit, tout comme la jeune femme qui se trouve en face de moi, ravissante, blonde, qui semble malgré tout avoir le sourire pincé. J'le sens, elle vit dans un monde tendu et rien de mieux que le sport pour lui faire oublier, ou un boulet. Vous moquez pas mais cela fait vingt minutes que je tourne en rond, c'est où l'entrée de la salle de sport ? Oui elle devait bien savoir après tout, ce n'était pas parce qu'elle était une femme qu'elle ne faisait pas de sport, rien qu'à voir le peu de muscle que j'avais dans les bras et les normes étaient déchues.

La réponse sanglante ne se fait pas attendre, je rêve où elle me prend réellement pour un guignol. Sa posture, le fait qu'elle a la tête bien haute, le regard presque fermé, je comprends rapidement qu'elle fait partie de ses femmes stressées de la vie new yorkaise. Alors qu'elle sort à l'étage je regarde rapidement à côté du bouton, oui ça pourrait peut être me convenir après tout j'faisais pas souvent de sport en salle. Cela en était même presque ridicule de me retrouver ici, alors que le seul sport que je faisais été du footing. Mais le job, c'était le job, il fallait bien que je teste cette salle de sport pour le dépliant qui était en préparation, si seulement j'avais pu y échapper. En tout cas, merci !Il ne fallait pas en faire trop, car elle n'avait pas été d'une gentillesse déconcertante, pire encore que les femmes de que je pouvais rencontrer en soirée branchée. Mais il ne faudrait pas que je me laisser aller à ma colère en commentaire "Faire attention aux musaraignes qui rodent dans les parages, le sourire n'est pas leur fort ..."

Une fois en tenue pour faire un peu d'exercices, je devais passer sur toutes les machines, vraiment ? Le calvaire ! Je vivais d'amour et d'eau fraîche, de ballades dans les forêts, qui me suffisaient amplement comme sport lorsque je me trouvais à l'autre bout du continent ou même du monde. Non les machines, très peu pour moi et pourtant je m'étais décidé à grimper sur l'un des vélo elliptique du coin, c'était amusant, presque enfantin, plutôt cool il fallait l'avouer mais les courbatures de ce soir me faisaient déjà mal rien que d'y penser. C'est pour cette raison, que je descendais après de nombreuses, trop longues minutes, vingt minutes étaient marquées sur l'appareil, j'avais plutôt l'impression que cela faisait une éternité. Me dirigeant alors vers les tapis de course, je reprenais au vol une jeune blonde, maudit, la même jeune femme qui m'avait jugé il y a quelques minutes de cela. J'vous suis pas, je passais par là ... et je crois que pour le coup c'était plutôt une bonne chose ! Faut se détendre dans la vie hein ... Surtout que pour dénouer toutes les contractures que je sentais dans ses épaules, il lui faudrait beaucoup plus que quelques foulées pour redevenir aussi souple et bien que Pietragala. Mes les excuses ne se faisaient finalement pas attendre, le chaud, le froid, elle soufflait la bonne et mauvaise humeur à sa guise. Déjà que je déteste cet endroit, si au moins j'peux servir à quelque chose. J'esquissais un sourire en sa direction, sans en faire trop, juste pour montrer que j'étais un mec cool, MOI ! Puis je grimpais sur un tapis à mon tour, laissant quelques uns entre nous tout de même, les musaraignes ont de longues pattes.