Ruby & Arizona

Ah, les parcs, Arizona les aimait tellement. S'asseoir sur un banc, à respirer l'air frais tout en écoutant les oiseaux manifester leur présence du haut des arbres... Oui c'était un lieu idéal pour se poser cinq minutes et réfléchir aux problèmes de la vie ou bien pour trouver l'inspiration quand celle-ci avait du mal à venir. La jeune femme, qui avait déjà pour habitude d'aller faire un tour dans l'un des innombrables coins de verdure que l'on pouvait dénicher à New-York - ce qui était assez impressionnant quand on y pensait - aimait venir se perdre ici et là lorsqu'un article lui donnait du fil à retordre. Et qu'importe que l'hiver soit là et que les températures ne soient pas des meilleures, l'endroit n'en restait pas moins agréable. Un cappuccino dans la main, une bonne écharpe, un manteau épais et le jour était joué. Aujourd'hui, puisqu'elle avait plus de temps devant elle, la Jagger avait décidé de ne pas s'arrêter à Central Park mais d'aller voir un peu plus loin et c'est ainsi qu'elle découvrit le Van Cortlandt Park, tout aussi charmant. À cette période de l'année, il y avait moins de monde, c'était certain, mais les petites décorations de Noël par ci par là, elle appréciait. Si elle ne trouvait pas l'inspiration ici, elle aurait au moins un modèle en tête pour sa prochaine peinture.
   
   

Buvant quelques gorgées de son chocolat chaud - parce que oui, elle avait beau être une grande adepte du cappuccino, cela ne voulait pas dire qu'elle devait simplement se contenter d'oublier toutes les autres boissons et surtout pas le chocolat, fallait pas déconner non plus - Arizona sortit son portable de son sac pour regarder l'heure. Déjà quatre heures de l'après-midi. Et elle n'avait toujours rien écrit. Damn, il était vraiment temps de s'y mettre, quitte à passer encore trois heures à ne rien faire devant son écran d'ordinateur, mais cet article, elle allait l'écrire et le publier, comme tous les autres. Alors, terminant d'une seule traite le fond de son gobelet, la Jagger s'apprêtait à se lever lorsqu'une autre jeune femme vint s'installer juste à côté d'elle, ce qui fit qu'elle ne bougea pas, bien entendu. Non seulement car ça pouvait sembler malpoli dans un sens, comme si elle cherchait à la fuir - ce qui n'était absolument pas le cas puisqu'elle ne la connaissait pas - mais aussi car à la tête qu'affichait l'inconnue, la brune ne put s'empêcher de prendre la parole : "Excusez-moi, est-ce que tout va bien ?" Du Arizona tout craché. Encore en train de chercher un problème à arranger, de s'inquiéter pour les autres et déjà prête à proposer son aide sans même savoir si un, il y avait véritablement un problème et deux, s'il était possible qu'elle y fasse quelque chose. Enfin bref, elle était comme ça et personne ne pourrait la changer sur ce point alors autant faire avec.

La jeune femme semblait plus que contrariée et la réponse qu'elle lui adressa ne fit que confirmer ce qu'Arizona pensait. Heureusement pour elle, la Jagger ne prenait pas vite la mouche ou disons que, ça dépendait des personnes, mais puisqu'il s'agissait d'une inconnue, il n'y avait aucune raison pour qu'Arizona ne le prenne pour elle. Et puis, à en juger parce que la brune venait de lui dire, elle pouvait sans trop de mal en déduire que, si elle avait un chauffeur, elle ne devait pas avoir à faire à n'importe qui. Quoique, ça n'excusait en rien sa manière de parler, mais tout le monde savait que les riches ne se prenaient pas pour n'importe qui, ça ne datait pas d'hier. Enfin bref, même si elle avait eu envie de lui demander pourquoi elle ne s'était pas chargée elle-même de ce pneu si c'était si urgent que ça de quitter le Bronx, la jeune femme se contenta simplement de sourire, très légèrement, ne sachant que dire de plus. Elle voulait lui proposer son aide mais est-ce qu'elle savait changer un pneu, elle ? C'était une bonne question. Ça ne lui était encore jamais arrivé jusque là ou bien si c'était le cas, il y avait toujours eu quelqu'un avec pour s'en occuper. Hésitante, Arizona décida finalement de suivre son instinct. "Je peux jeter un coup d'oeil, si vous voulez... ? Après tout, changer un pneu, ça ne devait pas être bien compliqué. Du moins, elle l'espérait parce que dans le cas contraire, non seulement elle aurait l'air d'une conne, c'était le cas de le dire mais en plus, elle était prête à parier que cette inconnue lui reprocherait de lui avoir fait perdre son temps. Et là, ce serait le pompon.