Commençons par une petite présentation.

Je m'appelle Keyla Ofélia Toretto. Je porte le nom de famille de ma mère. J'ai 27 ans et je viens dans le Bronx, à New York. J'ai un fort caractère, je suis une fille des quartiers, quoi. J'y ai appris à devenir forte, à m'endurcir sans pour autant mettre ma féminité de côté. J'ai aussi appris à rester calme et sérieuse quand il le faut, à ne pas me mettre en danger inutilement. On peut dire que je suis un battante, quand je veux quelque chose, je me donne tous les moyens pour l'atteindre. Malgré les côtés sombres de ma vie, j'arrive toujours à trouver une part de lumière.
Je rêve de pouvoir partir d'ici. J'aimerais voyager. J'aimerais reprendre mes études pour devenir professeur et enseigner ma langue maternelle. J'aimerais emmener mes frères et ma mère dans un meilleur quartier pour qu'ils aient une meilleure vie. Je voudrais fonder une belle et grande famille soudée.

Ma mère est une femme forte et aimante. C'est elle qui a choisit de m'appeler Ofélia car elle est passionnée par Shakespeare. Elle m'a transmis ses plus belles valeurs. Elle aime ses enfants et donnerait n'importe quoi pour eux. Elle fait un travail dur pour pouvoir nous nourrir. Elle se brise le dos et s'abime les mains en enchainant les corvées de ménage chez des riches. Elle ne nous montrait pas sa souffrance pour qu'on ne s'inquiète pas et pour qu'on puisse continuer nos études. Malheureusement, la fatigue a eu finalement raison d'elle. Un soir elle est rentrée se plaignant d'une violente douleur au dos. Ma mère ne se plaignait jamais, nous avons donc tout de suite appelé un médecin et le verdict était sans appel. Elle avait trop forcé et pouvait finir paralysée si elle continuait ces efforts. Elle ne pouvait donc plus travailler. C'est à partir de ce jour que j'ai du arrêter mes études. J'ai repris ses clients. En voyant une petite jeune des quartiers arriver chez eux, certains ont eu des demandes pour le moins surprenantes... Je me retrouvais donc femme de ménage le jour, barmaid la nuit et livreuse de drogue à mes heures perdues.

Je suis très attachée à ma famille et je donnerais n'importe quoi pour elle. J'ai des frères et soeurs que j'aime de tout mon coeur. Nous avons eu une enfance plus qu'heureuse. Ma mère faisait tout son possible pour qu'on ne manque jamais de rien même si elle devait se sacrifier pour ça. Nous sommes d'origine mexicaine et qui dit latinos, dit grande famille ! J'ai de nombreux cousins. Ils sont presque tous devenus membres de gang comme certains de mes frères mais nous vivons dans un milieu qui favorise ces choix...

D'ailleurs, mon meilleur ami, Elian fait aussi partie de ce monde. Nous nous connaissons depuis nos 12 ans. Nous avons grandit tous les deux dans le Bronx. Il a eu une enfance vraiment difficile et j'étais en quelque sorte son évasion. Je l'aidais à tenir le coup, à rester fort dans les moments les plus sombres de sa vie. Ma porte lui était toujours ouverte, ma mère l'apprécie beaucoup. Aujourd'hui, nous sommes toujours amis malgré le fait que l'on se soit un peu éloigné quand j'ai suivi mes études et que lui est resté dans la rue... Mais notre lien est bien plus fort que ça. On se connait par coeur, je sais tout de lui et il sait tout de moi. Je n'ai pas besoin de lui parler pour qu'il me comprenne, un regard suffit. Je suis heureuse à ses côtés. Je prends soin de lui et il me protège.

Mais est ce qu'il est seulement un ami ? Depuis un moment je sais que ce n'est plus le cas. Il n'est plus qu'un meilleur ami ou un frère. Je suis amoureuse de lui & ça depuis des années. Je sais qu'on serait heureux ensemble, nous sommes tellement complémentaire. Seulement, je crois qu'il ne le voit pas... Il est totalement aveuglé par cette crétine de Satine, la soeur de Nick. D'ailleurs, depuis sa mort il a décidé de prendre encore plus soin d'elle. Si seulement elle savait que sa mort est en partie la faute d'Elian, je ne pense pas qu'il resterait plus longtemps à ses côtés. J'essaye de toutes mes forces de le garder pour moi car il est mon ami mais le voir avec cette fille me rend folle de jalousie... J'espère ne pas craquer... Je ne sais pas si je suis la femme qu'il lui faut mais une chose est sûre, elle n'est absolument pas faite pour lui.

Comme vous pouvez le remarquer, je n'ai pas dit un seul mot sur mon "père". C'est tout simplement parce que je n'ai rien à dire. Il est parti de la maison quand j'avais 10 ans. Il avait trouvé une autre femme et avait commencé à fonder une nouvelle famille, oubliant totalement celle qu'il avait déjà. Il nous a abandonné. Il nous a laissé sans rien, sans un sous. Ma mère n'avait aucun diplôme et a du trouver ce travail de femme de ménage pour pouvoir survivre. Il n'existe plus à mes yeux.