Jay & Arizona

Ce soir, c'était vendredi, ce soir, c'était le début du week-end et pour l'occasion, Arizona avait décidé de s'accorder une petite sortie avec ses amies, sûrement la dernière avant les fêtes. Pour tout dire, en plus de passer du temps avec elles, la brunette voulait surtout se changer les idées, se vider l'esprit. Parce que ces derniers temps, même si elle avait beau faire de son mieux pour ne pas y penser, pour faire comme si tout allait bien, ce n'était pas le cas. Ça faisait quoi, deux semaines ? qu'elle n'avait pas parlé à Jay et même si elle lui en voulait toujours autant et qu'elle ne souhaitait pas le voir, le jeune homme lui manquait. Ou plutôt, le temps passé à ses côtés, leurs moments de complicité et même son sourire arrogant qui l'agaçait tant, tout ça lui manquait. Et le plus dur dans tout ça était sûrement de savoir qu'il habitait juste à côté de chez elle. Donc même si la Jagger ne voulait plus le voir, il y avait forcément un moment où ils se croisaient, malgré eux. Mais pas ce soir, parce que ce soir, elle ne pensait qu'à elle. Boire, danser, s'amuser, profiter, c'était le crédo de cette nuit. Alors pas question de tout gâcher avec des pensées indésirables. Cheveux détachés, petite robe noire, collants de la même couleur, un collier doré pour casser l'unité de la tenue, pas besoin d'en faire plus, pas besoin d'en faire trop. Et une fois sur la piste, elle se mit à bouger, à se déhancher, à danser, avec puis sans ses amies, sans vraiment se soucier de ce qui se passait autour d'elle, comme envoûtée par la musique.
 

Jay & Arizona

Vendredi soir. Enfin. Et pour la première fois depuis des mois, la semaine se terminent ce soir. C'est extrêmement rare lorsque j'ai un week end entier, je compte, donc, en profiter au maximum. Les potes m'ont envoyés des SMS toute la journée pour me prévenir que ce soir c'était soirée. Grosse soirée même. Une fois rentré, je saute sous la douche et enfile une tenue des plus décontracté, mais à la fois pas trop simple. Le classique jeans et Tshirt blanc. Y'a pas plus banal, mais dieu qu'on est bien dedans. Assis sur mon lit afin d'enfiler mes chaussures, je lève la tête quelques secondes et c'est là que je l’aperçois. Elle sort de chez elle avec quelques amies. Cela fait deux semaines qu'elle ne m'a pas adresser la parole et c'est pas manque d'avoir essayer. Je ne compte même plus le nombre de message que j'ai laissé sur son répondeur et les SMS qui sont encore aujourd'hui sans réponse de sa part. D'autres auraient décidé de passer à autre chose mais je ne suis pas de ce genre. New York est une grande ville il est peu probable qu'ils se retrouvent à la même soirée ou dans la même boîte de nuit. Je me lève une fois fin prêt. Même si elle me manque et que je pense à elle à de nombreuses reprises, ce soir ce ne sera pas la cas. J'attrape ma veste, parce qu'il fait tout de même très frais en soirée et les clefs de ma voiture. Les gars m'attendent devant la boîte de nuit, quelques mots sont échangés puis on entre tous dans la boîte. Il est encore tôt et pourtant elle est déjà blindé. La route vers le bar et longue et très dure, mais une fois deux bouteilles et nos verres entre les mains, on se pose dans un coin avant d'allez rejoindre la piste de danse. Je ne suis pas un excellent danseur, pour ne pas dire un piètre danseur, mais cela m'est égal. Je suis ici pour m'éclater. Mais bon, c'est connu, c'est quand on ne veut pas spécialement croiser une personne qu'elle se retrouve devant nous. Comme par enchantement. Elle est là, elle se déhanche sur la piste. A quelques pas de moi. Deux solutions s'offrent alors à moi. Soit je fais comme ci de rien n'était et je profite de ma soirée de mon côté, la boîte est grande, on est pas obliger de se croiser. Ou alors je vais la voir et je prend le risque de prendre une seconde claque. Je n'ai pas le temps de choisir que je vois une amie à elle lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Ses yeux finissent par se poser sur moi.
 

Jay & Arizona

Si Arizona n'était pas la plus grande des fêtardes qu'il puisse exister sur Terre, elle devait bien reconnaître qu'en ce moment précis, elle s'amusait, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Tous ses problèmes, tout ce stress du travail, de la course aux cadeaux, les relations tendues qu'elle pouvait avoir avec certaines personnes, elle n'y pensait plus. Comme si tout avait disparu pour laisser son esprit le temps d'une soirée. Parce que danser, elle adorait ça, ce n'était pas pour rien que l'on entendait de la musique à travers son appartement lorsqu'elle faisait le ménage, ça la motivait et ça lui donnait envie de faire les tâches même les plus ennuyeuses qui soient. Bien entendu, Arizona ne prétendait pas être la meilleure des danseuses, ni même une bonne danseuse mais elle s'en fichait bien, parce qu'elle bougeait pour elle, pas pour les autres. Mais elle devait tout de même avouer que les cours de danse quand elle était plus jeune ne lui étaient pas inutiles et par moments, il lui prenait même l'envie de reprendre. Ce qu'elle n'avait toujours pas fait, faute de temps, l'excuse peu originale mais pourtant véridique. Enfin, quoi qu'il en soit, ici, en boîte, tout le monde s'enfichait de la manière dont vous dansiez, parce qu'il y avait tout simplement bien trop de monde pour s'occuper des autres. La Jagger en était la preuve puisqu'elle n'avait même pas remarqué la présence de celui qu'elle évitait de croiser depuis plusieurs semaines. Ce n'est que lorsqu'elle ralentit le tempo, afin d'écouter ce que son amie avait à lui dire, qu'elle revint à la réalité. Relevant les yeux, ceux-ci se posèrent directement sur Jay, qui était bel et bien là, son sourire s'étant effacé de son visage. L'espace d'un instant, il n'y avait plus rien autour, juste lui et elle, se regardant comme s'ils se retrouvaient après des années. Un regard à la fois timide et hésitant mais qui cachait certainement autre chose. Puis elle tourna à nouveau la tête vers son amie : "J'ai soif, je reviens." et elle disparut de la foule, direction le bar. Elle se posa sur un tabouret et commanda aussitôt une boisson, elle en avait besoin, là, tout de suite. "Une vodka orange, s'il vous plaît." Elle n'était même pas sûre de savoir ce qu'elle voulait mais peu lui importait en cet instant. Que faisait-il là ? Était-ce un pur hasard ou bien l'avait-il suivie ? Après tout cela faisait deux semaines qu'elle ne lui donnait plus de nouvelles et lui continuait, en vain, d'envoyer des sms sans réponse. La Jagger ne lui avait même pas laissé l'occasion de s'expliquer - parce que des excuses, elle n'en voulait pas, ce n'était que des paroles dans le vent. Et le revoir là, la manière dont il la regardait, ça ne faisait que tout remettre en question. Peut-être qu'au final, elle avait trop pris la chose à coeur, sans réfléchir, en se braquant directement. Peut-être qu'au final, Jay ne méritait pas d'être traité comme ça. Peut-être qu'au final, c'était elle, la méchante.
 

Jay & Arizona

En temps normal, je préfère passé une soirée tranquille à l'appart. Quelques potes, de la musique, deux trois bouteilles d'alcool, de la mal bouffe et le tour est joué. Mais c'est vrai que de temps en temps, une bonne soirée en boîte ne fait pas de mal. Et puis en général c'est toujours l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes ou de retrouver certaine. Cela fait une petite heure que nous sommes dans la boîte, Sam est déjà partit faire un tour afin de trouver une nouvelle proie. Oui oui, une proie. C'est comme ça qu'il les appelle. Ces pauvres filles ne savent vraiment pas dans quoi elles s'embarquent. Je préfère allez faire un tour sur la piste de danse. Je sais très bien que je vais en faire rire certain, mais cela m'est égal. La moitié de ces gens je ne les reverrais plus jamais alors bon. Et puis si le ridicule devait tué, je ne serais plus de ce monde depuis belle lurette. Mes yeux se baladent à travers la foule et finissent par se poser sur une silhouette. Une silhouette que je connais. Que je connais plus que bien même. Elle est là, elle se déhanche sur la piste de danse avec ses amies. Mais après avoir poser ses yeux sur moi, elle chuchote je ne sais quoi à son amie et quitte la piste pour se diriger vers le bar. Mon côté masochiste refait surface lorsque je prend la décision de me diriger également vers le bar. Même si la boîte est grande, elle ne peut pas me fuir. Pas maintenant que je sais qu'elle est là. A quelques pas de moi. Je me faufile à travers le foule et atteint le bar. Elle est là. Elle attend le verre qu'elle vient sûrement de commander. « Vodka orange ? Je pensais que tu ne supportais plus la vodka ? » Je lâche cette phrase comme si de rien n'était. Comme si ses dernières semaines n'avaient pas exister. Comme si notre relation n'avait pas changé. Je lui adresse un sourire et fait signe au barman. « Rhum coca s'il vous plait. » Une bouteille m'attend à quelques mètres, mais cela m'est égal. C'est l'occasion de discuter un peu. Enfin si elle ne prend pas ses jambes à son cou.