Une course, une unique course. Voilà ce qu'il m'avait fallu pour que la soirée dégénère. J'avais fini mon shift à McDonald's et je puais clairement la frite. Mais bon, j'étais pas difficile, je prenais le boulot qu'on me filait puisque je devais me nourrir et nourrir ma femme. Alors ouais, faire des frites à McDo et puis en plus de ça, je devais faire des courses. Genre livrer un paquet d'un point A à un point B. J'avais un scooter pour l'occasion et je slalomais entre les voitures afin d'accéder rapidement à ma destination. Sauf que manque de bol, le colis était abimé avant que je l'ai pris en main et... colis mal reçu, on blâme le messager. Et le mec, gros baraqué s'en est tout simplement pris à moi. Pour le coup, j'avais l'arcade défoncée et la lèvre fendue. Je pissais le sang mais hors de question d'aller à l'hôpital puisque j'ai tout simplement pas de couverture sociale. Alors je rentrais chez moi, comme je pouvais. Garant le scooter dans l'espèce de cour qu'on avait, je montais les escaliers jusqu'au bon étage et je pénétrais dans l'appartement que je partageais avec Kat. Ma femme. Ma "femme". Je passais dans le salon, comme un zombie et je me réfugiais directement dans la salle de bains où j'osais seulement retirer mon casque, pour voir l'ampleur des dégâts. Ouais, y'en a pas mal.

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J'avais pas envie d'être un boulet pour elle. Pour celle qui était ma femme depuis maintenant six mois. Je savais qu'elle allait s'occuper de moi, prendre soin de moi et ça allait l'atteindre. Peut-être même penser que tout ceci était de sa faute. Mais non, ça ne l'était pas, rien de tout ça ne l'était. Après tout, que ce soit moi ou un autre, le résultat aurait été le même : le gars se serait défoulé et des points de suture auraient été nécessaires. Sauf que je n'avais pas de couverture sociale et du coup, j'étais rentré à l'appartement presque immédiatement. J'ai quand même du me remettre de mes émotions en allant dans un coin isolé. Mine de rien, y'en avait pas mal dans New York. Je rentrais à l'appartement et sans rien dire, le casque encore sur la tête, je me dirigeais dans la salle de bains. Des soins, voilà ce dont j'avais besoin. Alors je retirais le casque et ouais, c'était quand même pas mal amoché pour le coup. Comme je m'y attendais, Kat m'avait rejoint et voyait à son tour les coups que j'avais reçu. « T'es pas obligée » Bien sûr que non elle ne l'était pas, mais elle avait toujours été gentille avec moi que ça m'étonnerait qu'elle me tourne le dos. Je m'installais sur le bord de la baignoire et je me laissais faire. « Ça a été ta journée ? » Quand le coton touchait ma peau, mes blessures, j'ai pas pu m'empêcher de grimacer. En effet, ça piquait.

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Les temps étaient durs et elle comme moi le savions. J'avais trois jobs pour pouvoir subvenir à nos besoins et oui, des fois des clients mécontents s'en prenaient au messager. Donc moi. Et c'était pas la première fois que je rentrais à la maison totalement détruit physiquement. Mais je n'avais pas les moyens d'avoir une couverture sociale et donc d'aller à l'hôpital. C'était assez compliqué de joindre les deux bouts alors rajouter des frais d'hôpitaux, non, juste non. Installé sur la baignoire, je la laissais faire, tranquillement, sans rien dire de plus. « T'as fait quoi de bon ? » demandais-je en grimaçant alors qu'elle s'occupait de désinfecter les plaies. Ouais, l'alcool sur des blessures ouvertes, c'était loin d'être une partie de plaisir. Je fermais les yeux en l'entendant me dire qu'elle s'inquiétait pour moi. C'était pas le but de la manoeuvre. Je voulais juste qu'elle ait une vie confortable. Tout simplement. « T'en fais pas, ça va... encore un client mécontent, pensant que j'avais détruit son paquet » Elle était au courant de deux de mes jobs. Le dernier, je préférais le garder sous silence, puisque c'était pas vraiment légal. Déjà que nous étions tous les deux dans l'illégalité, valait mieux pas en rajouter une couche.

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Je levais les yeux vers elle quand elle me parlait de mon plat préféré. Sérieusement ? Non mais... Je soupirais, me rendant compte que j'avais gâché la soirée. Certes, j'étais celui qui allait la sauver et lui permettre d'avoir sa carte, mais j'avais l'impression de lui gâcher sa vie, clairement. « Je te mérite pas.. » Après tout, c'était pas la première fois qu'elle mettait les petits plats dans les grands pour que je me sente bien en rentrant du boulot et ouais, c'était quand même assez... je me sentais trop chanceux. « C'est le boulot Kat, j'peux pas y faire grand chose » Et puis il me fallait cet argent, sinon il était évident que ce logement allait nous voir partir bien assez vite. Il était déjà rudimentaire mais si je n'avais pas tous ces boulots, on en aurait un pire et non, je voulais pas ça. « Il en est hors de question » Trop dangereux et.. non, je veux pas que les sales pervers viennent poser ne serait-ce qu'un petit doigt sur elle.

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Elle restait la personne la plus importante dans ma vie actuellement, mon ancre, mon repère. Et il était hors de question que ça change. Si j'arrivais à tenir le coup actuellement, c'était bien grâce à elle. Alors oui, je voulais pas que les choses changent. C'était qu'une question de mois avant qu'elle ne puisse travailler et vivre comme bon elle l'entendait. Je venais porter ma main à sa joue, pour la caresser doucement. « Tu mérites mieux » J'étais source d'inquiétude pour elle, elle me l'avait avoué et peut-être j'étais la meilleure chose qui lui soit arrivée, je ne voulais pas l'être. Elle méritait bien mieux. C'était une personne profondément gentille et avec rien de méchant en elle. Mais elle a vécu des choses si horribles que je n'ose pas imaginer son état si jamais elle devait retourner voir ces hommes qui ne voulaient que son corps. « Je rigole pas, il est hors de question que des hommes te touchent et continuent de te briser encore et encore, tu m'entends ? Jamais » J'étais sérieux et prêt à piquer une crise pour que ça n'arrive pas. Je ne voulais pas, un point c'est tout.

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« J'arrête de le dire si tu ôtes de ta tête l'idée de revendre ton corps à tes clients » Ouais, c'était un peu du chantage affectif pour le coup, mais je n'avais pas le choix. Il était hors de question qu'elle retourne sur ces vieilles habitudes et même que pour le coup, j'étais malade à l'idée qu'un homme vienne toucher son corps pour de l'argent. Elle méritait le grand amour, celui qui lui foutait des papillons dans le ventre et qui collait un sourire sur son visage. Ouais, pas des mecs en manque de cul qui veulent juste foutre leur bite en elle. Ça me donnait juste envie de vomir pour le coup. Je me redressais alors que ma main continuait de caresser doucement sa joue, sa peau douce et belle. « Je veux pas, s'il te plait, ne fais pas ça... Je trouverai un job plus sécurisé s'il le faut mais ne retourne pas là-dedans, vraiment. » Sinon, ça veut dire que je me suis marié à elle pour rien. Certes, elle aura toujours une chance d'avoir sa carte verte mais si ça venait à se savoir qu'elle avait de nouveau pratiqué son ancien job, la carte peut lui passer sous le nez et j'en ai pas envie.

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J'avais réussi à l'extraire de ce monde si dépravé et dangereux qu'il était hors de question qu'elle y remette ne serait-ce qu'un orteil. Ouais non, je voulais qu'elle soit heureuse et en sécurité. Alors oui, j'allais changer de boulot afin d'assurer ma sécurité puisqu'elle y tenait dur comme fer. Ouais donc il allait falloir que je fasse des recherches dans le journal, tous les jours, afin qu'un riche mec veuille me prendre pour bosser dans son bureau. Ça risquait d'être compliqué pour le coup mais il fallait que je redouble d'efforts pour y arriver. Pour la peine, elle le méritait bien, hein? « Promis » Elle comme moi ne faisions pas de promesses dans le vent. Alors on savait que c'était pour de vrai, que c'était une vraie parole et que les choses allaient vraiment changer. Et puis, alors que je continuais de la regarder, caressant sa joue doucement, ses lèvres vinrent à la rencontre des miennes, chose qui n'était pas arrivée depuis le mariage, au fameux "veuillez embrasser la mariée". Ouais, c'était étrange et je me reculais, cherchant à comprendre pourquoi elle venait de faire ça. D'ailleurs, elle s'excusait, ce qui me perdit encore plus. « Mais.. » Et sans comprendre pourquoi, mes lèvres venaient à leur tour à la rencontre des siennes. Comme ça... peut-être parce qu'elle saurait me donner l'affection dont j'ai besoin en ce moment.

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L'embrasser, c'était pas le plus intelligent. Mais je n'avais rien pu y faire en fait, elle l'avait fait et puis je l'avais fait, un peu comme si on se testait mutuellement. Parce que oui, je l'avais embrassée à mon tour et elle s'était reculée, cherchant à comprendre ce qui se passait. Ouais, je cherchais aussi pour le coup, parce que c'était pas habituel tout ça. On n'était pas le genre de couple à s'embrasser puisque non n'en étions pas un. C'était un mariage blanc, pour sa carte verte et... ouais non, l'embrasser semblait bien pour le coup et un peu moins bien ensuite. Mais elle m'embrassait encore une fois et je glissais ma main dans sa nuque afin de l'empêcher de s'éloigner de moi. J'avais pas envie qu'elle s'éloigne et je répondais à son baiser, tout aussi convaincu que c'était la bonne chose à faire pour l'instant. Je la poussais hors de la salle de bains, puisque c'était loin d'être l'endroit approprié pour ça et je nous dirigeais vers la chambre. Cette chambre que nous partagions sans jamais rien faire ensemble. Cette chambre qui, pour la première fois, risquait de voir un truc se passer. Ouais, je la faisais s'allonger sur ce lit, me positionnant au dessus d'elle, sans chercher à quitter ses lèvres.

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Embrasser Kat n'était pas dans mes habitudes mais c'était pas nouveau non plus pour le coup, au contraire. Notre première rencontre s'est faite sous ce signe, des baisers et des corps entrelacés. Oui, j'avais couché avec elle quand nous étions encore que des inconnus, un "pote" de fac qui avait payé plusieurs putes. Mais voilà qu'elle et moi, jeunes mariés depuis six mois, allons nous laisser aller dans le plaisir de deux corps unis de la manière la plus naturelle qui soit pour deux adultes consentants. Je la poussais avec moi jusque dans notre chambre et poussée sur le lit, je m'installais au dessus d'elle. Toujours respectueux envers elle, et ne la poussant absolument pas dans cet acte que nous risquions de faire ensemble, je continuais de l'embrasser, sans perdre l'envie qui était là depuis l'instant où elle a posé ses lèvres sur les miennes. Puis très vite, mon t-shirt retrouvait le sol et elle pouvait découvrir mon torse nu. Dans la pénombre, il n'était pas évident de discerner les hématomes ici et là, preuve de la violence dont j'avais été victime plus tôt dans la soirée. Non, de toute façon, je préférais m'occuper de ses vêtements pour le coup, lui retirant à mon tour son haut, afin de la laisser simplement recouverte de son soutien-gorge.

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Ouais non mais c'était genre inattendu. A la base, notre relation était platonique et se cantonnait au périmètre de l'amitié, si on omettait la partie où on a couché ensemble dès le début, ce qui nous a mis sur le même chemin. Ouais, c'était platonique, jusqu'à ce que ses lèvres viennent rencontrer une nouvelle fois les miennes. Une chose en entrainant une autre, on s'était tous les deux retrouvés dans notre chambre, celle qu'on partageait d'ordinaire de façon simple et unique : dormir côte à côte. Maintenant, c'était la pièce qui allait voir nos ébats clairement improvisés et surprenants. Nos t-shirts se retrouvaient maintenant tous les deux au sol, nous laissant à moitié nus face à l'autre. Puis voilà qu'elle s'attaquait à ma ceinture, retenant mon pantalon. Et les boutons étaient défaits à présent, sans qu'elle n'aille plus loin. Je sentais un peu d'hésitation de sa part, ce qui m'alertait un peu, je dois l'avouer. « Tu... t'es sûre ? » soufflais-je doucement, toujours au dessus d'elle et le regard rivé sur ses yeux, sur ses lèvres qui ne cessaient d'être appelées par les miennes.

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C'était ma femme, celle que j'avais épousé sans avoir cherché à avoir plus avec elle. Et puis là elle m'a embrassé au moment où j'avais le plus besoin de réconfort, de soutien. Et ouais, j'ai embrassé Kat en retour et maintenant, on était dans notre chambre. La situation n'était pas forcément simple puisque nous n'avions couché ensemble que deux fois, et c'était lorsqu'elle était encore qu'une femme de joie, avant que je vienne l'en sortir. Ouais, parce que pour le coup, j'avais fait une bonne action qui était loin de rester anodine. Je l'avais sortie de la misère que ce job lui imposait. Elle vivait avec moi et attendait sagement cette carte verte tant voulue. Sentant ses doigts parcourir ma peau dénudée de mon torse, son acceptation de la situation était soulageante et je venais récupérer ses lèvres une nouvelle fois, tentant de lui faire prendre ses aises. Après tout, je n'étais pas un de ses clients, j'étais son mari. « Tout va bien alors, détends toi » Rien que je ferai sera fait sous la force. Je me redressais, retirant entièrement mon pantalon afin de ne rester qu'en boxer et puis je m'occupais de ses bas, c'était quand même plus simple si elle ne portait plus rien.

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Je sentais bien qu'une part d'elle n'était pas du tout naturelle en ce moment et je faisais tout pour qu'elle puisse se détendre. Je n'étais pas un client, j'étais juste Simon. Et pour le coup, si vraiment ça ne passait pas, je pouvais me stopper, même si là, j'étais assez lancé dans le bain. Et puis elle confirmait vouloir tout ça et pour le coup, j'acceptais sa réponse. Forcément que je commençais à accélérer les choses, faisant que son jean et ses bas se retrouvaient au sol assez vite. Oui, il était temps de se déshabiller pour que les choses aillent plus loin. C'était pas si étrange que ça, quand on y repense. On était déjà passé par là elle et moi par le passé et ça s'était plutôt bien passé. Maintenant ? Elle n'était plus cette femme que je payais mais ma femme, celle que je tentais de remettre sur le droit chemin. Je revenais sur elle, capturant ses lèvres alors que je laissais mon corps collé au sien. Et puis ce qui devait se passer arriva. Les vêtements en moins, les corps sous la couverture. L'union sacrée du mariage à l'état le plus ultime. On avait jamais consommé notre union, jusqu'à maintenant. Et sans forcément y prendre conscience, ça allait tout changer.