Les bons amis t’aident à retrouver des choses importantes lorsque tu les as perdu, ton sourire, ton espoir et ton courage. TEODOR & OCTOBER

Les fêtes de fin d’année ont une saveur particulière pour moi. C’est une période difficile, douloureuse… Noël n’a plus rien de joyeux à mes yeux depuis que mon frère est parti sans donner la moindre nouvelles. Trois ans. Trois longues années qu’il n’est plus à mes côtés. Trois ans que le vide qui est en moi ne parvient à se combler. J’ai besoin de lui. Besoin de le voir, de l’entendre… Je ne sais pas ce qu’il est devenu, je ne sais même pas s’il va bien et cela me tue à petit feu. Je saisis une photo d’Aaron, Matthew et moi. Mon regard se perd sur nos visages souriants. Ces souvenirs ravivent en moi la douleur de l’absence et du manque. Mes yeux commencent à briller et je sens alors des perles salées dévaler mes joues. Je sais que cette année encore il ne sera pas là et cette pensée me brise le cœur. Je pleure sans pouvoir m’arrêter. J’ai besoin d’évacuer ma peine, de laisser sortir toutes ces émotions qui me bousillent de l’intérieur. Je reste ainsi, recroquevillée pendant des minutes, peut-être même une heure. Le temps défile sans que je ne m’en rende compte. Je suis dans mes pensées, plongée dans ma mémoire, dans mon passé jusqu’à que le bruit de la sonnette retentisse à travers l’appartement. Je sursaute un peu surprise et finis par me lever pour savoir qui peut venir me voir. Lorsque j’aperçois Teodor à travers le judas je réalise que nous sommes jeudi, le soir où nous nous voyions habituellement. C’est une sorte de rituel qui s’est installé entre nous. Avoir le jeune homme à mes côtés m’aide beaucoup. Malgré une histoire qui n’a pas duré nous avons su rester amis et garder cette affection qui existait entre nous. D’un geste de la main je m’essuie rapidement les yeux tout en sachant parfaitement que je n’allais pas pouvoir cacher ma tristesse. De toute façon je n’ai pas peur de me confier à Teodor. C’est une personne de confiance. Une personne sur qui je peux compter, me reposer. Son amitié est précieuse. Je lâche un petit rire à sa remarque. Le jeune homme a toujours le mot pour rire, c’est une chose que j’apprécie particulièrement chez lui. Il sait comment me remonter le moral et ça en seulement quelques mots. « En effet, tu as pas trop géré sur ce coup-là très cher. Heureusement que j’ai de quoi boire chez moi sinon on était foutus ! » dis-je en plaisantant. Je me décale légèrement pour pouvoir le laisser entrer. « Tu as de la chance d’avoir apporté à manger sinon tu serais resté sur le pas de la porte. Allez viens, profite de ma bonté. » Je lui adresse alors un clin d’œil moqueur. Je récupère les sacs et m’approche pour déposer sur sa joue un léger baiser. Je me sens déjà mieux puisque je ne suis plus seule. Ma peine est toujours présente mais avoir Teodor à mes côtés me donne de la force et m’empêche de m’enfermer dans ma douleur. « Pour être honnête j’avais complètement oublié qu’on devait se voir ce soir… Mais je suis vraiment contente que tu sois là. »